Aux Chorégies d’Orange, dans les coulisses de la nuit verdienne, les plus belles voix du monde : Ildar Abdrazakov, Roberto Alagna et Ludovic Tézier

Non, ce n’est pas absurde de dire qu’hier, aux Chorégies, la répétition de la nuit verdienne, fut le bonheur retrouvé dans les coulisses vivantes, les portes des loges ouvertes, fermées, ouvertes, les chanteurs sur le seuil, dehors, dedans, leurs voix qui s’échappaient derrière les battants, l’inquiétude, la joie, les rires partagés, cette vie qui bouillonne, pas retrouvée pour « Samson et Dalila, hier soir enfin vibrante qui nous rendait la vie – et les appels pour gagner le théâtre, les quelques minutes qui restent avant le commencement, la traversée du couloir étroit sous les voûtes romaines qui ouvre, à gauche, sur la scène,  trouvée magique qui attend les splendeurs du spectacle, ensuite un coude sur la droite, un autre sur la gauche et la porte qui donne sur le passage public pour gagner les gradins.

La répétition d’hier donne à imaginer les beautés de ce soir. Trois voix, les plus belles du monde, rassemblées pour une nuit dans laquelle des éclairages baladeurs semblaient se moquer illuminant la scène, les niches derrière eux ou l’orchestre devant. Les yeux écarquillés, on essayait de voir les visages de ces silhouettes dessinées en contre-jour, contre-nuit, ombres chinoises tirées d’une lanterne magique, d’où jaillissaient les voix qui n’étaient que bonheur. Et comme personne n’était supposé assister à ces moments prodigieux, il ne viendrait à l’idée d’aucun de ceux qui avaient le privilège d’être là de se plaindre de quoi que ce soit, mais au contraire de remercier les Chorégies et leur capitaine, Jean-Louis Grinda, et Paulin Raynouard et toute l’équipe.

Quant aux surprises que réservent les bis, elles doivent rester secrètes jusqu’au concert. Elles seraient la signature d’Alagna, personne ne s’étonnerait.

©Jacqueline Dauxois

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