ROBERTO ALAGNA ElĪNA GARANČA Première de SAMSON et DALILA, VIENNE, le 12 mai 2018

 

 

Une première au Paradis

 

 

Premier acte

 

 

Il y a un paradis à l’Opéra de Vienne, derrière les fauteuils d’orchestre. On entre par le fond. Un escalier central dessert les rangées où on va se serrer debout. Les nouveaux découvrent le rituel des foulards ; entortillés le long des rampes où on va s’accouder, ils signalent que les places qui semblaient libres sont prises, donc, elles le sont toutes lorsque vous arrivez, reste le dernier rang déjà très encombré, sans espoir de rien voir. Lire la suite

Saint-Saëns Samson et Dalila, analyse du livret de Ferdinand Lemaire Acte I

 

Acte I

Une place publique, à Gaza, en Palestine. À gauche, le portique du temple de Dagon. Au lever du rideau, une foule d’Hébreux, hommes et femmes, sont réunis sur la place dans l’attitude de la douleur et de la prière. Samson est parmi eux.

 

Scène I

À l’orchestre, on entend sourdement gronder la ténébreuse beauté d’un océan de désespoir sous le ciel oppressant de l’esclavage tandis qu’Israël, par la voix des chœurs, se lamente sous le joug philistin.

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ROBERTO ALAGNA et ELĪNA GARANČA dans Samson et Dalila, Vienne, 2018

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SAMSON et DALILA

Roberto Alagna donne à Vienne le premier Samson de sa carrière le samedi 12 mai 2018 dans une mise en scène symbolique d’eau et de feu, d’Alexsandra Liedtke qui refuse toute allusion biblique.

Par son timbre unique, dont il déploie toutes les couleurs et par son jeu de tragédien il fait de ce Samson bouleversant l’un des grands rôles de sa vie (1). Elīna Garanča, elle aussi au sommet, chante également son rôle pour la première fois. Lire la suite

Samson et Dalila de la Bible au livret d’Opéra

Pas de Samson et Dalila pendant les premiers siècles de l’opéra qui s’inspirent de la mythologie et de l’histoire ancienne. Mercurio e Marte, Vénus et Adonis, Dido & Aeneas, Orfeo ed Euridice, l’Incoronazione di Poppea, voilà des sujets !
Daphné, Ulysse, Egiste, Agrippine, Psyché, Armide, Hercule, Médée, voilà des personnages !

Rubens, Samson et Dalila, National Gallery, Londres, détail.

La Bible n’attire pas les musiciens à une exception près, germanique : Adam und Eva, de Theile, qui inaugura le théâtre d’Hambourg, en 1610, avec un grand succès, mais pas d’émules, respect pour le Livre sacré, ignorance, manque d’intérêt, crainte de l’ennui, qui sait ? Lire la suite

Roberto Alagna dans Samson et Dalila, annonces

Samson et Dalila

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Un rêve d’opéra

Un feu d’artifice opératique se prépare. En six mois, Roberto Alagna, va incarner Samson, qu’il n’a encore jamais chanté, en mai, à l’Opéra de Vienne et à la rentrée au Metropolitan Opera de New York. Elīna Garanča sera Dalila, une prise de rôle pour elle aussi. Inoubliables dans Carmen, ils seront incomparables dans Samson et Dalila. Lui, avec son timbre unique, son mélange de force et de fragilité, son jeu de tragédien qui saura combler les vides laissés par Saint-Saëns à la voix du ténor. Elle, qui va révéler une prêtresse inspirée en même temps qu’une créature troublante d’amour et de duplicité.

À l’Opéra de Vienne : représentations les 12, 15, 18, 21, 25 et 28 mai 2018 (nouvelle production d’Alexandra Liedtke, direction de Marco Armiliato). Les 24 et 28 septembre, et les 1°, 5, 9, 13, 16 et 20 octobre, au Metropolitan Opera de New York (nouvelle production de Darko Tresnjak).

Entre les deux, les 12 et 15 juin, à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, Roberto Alagna donnera la version concert avec Marie-Nicole Lemieux, qui a été son Azucéna à Orange en 2015.

 

© texte et photos Jacqueline Dauxois

 

 

A la recherche d’Othello, je trouve le crâne de Sampiero Corso

à Roberto, Ornella, Andrea et Elio,
le 31 août 2019.

UN REGARD DE BRONZE

Sampiero Corso.

Chaque fois que j’écris le mot condottiere, je vois le Colleone à cheval au-dessus de son énorme socle. Dans ses yeux, flamboie la folie d’Othello qui assassine son amour. Je vais sauter dans le premier avion pour revoir cette foudre dans un regard de bronze (1) déjà, je respire l’odeur de la lagune et le doux clapotis de l’eau les murs qui lèche les murs me bat dans les oreilles. Holà ! Halte là ! (2) , c’est quoi, cette histoire ? Ce condottiere n’est pas le tien ! Faudrait voir qu’il ne le soit pas ! Le tien, c’est Sampiero Corso, aux sources de l’Othello de Shakespeare ! tu étais en train de t’inventer une belle passion et tu prétends revoir le Colleone qui a vécu un siècle avant Sampiero ! Qui n’a pas tué sa femme ! Qui n’a inspiré ni Cinthio ni Shakespeare !!! C’est nul ! C’est nullissime !!! Sauf que le génie de Verrocchio a fait du Colleone l’incarnation du condottiere de tous les temps et donc de Sampiero ! Hypocrite ! Il n’y a qu’une bonne raison pour te précipiter à Venise pendant la pire saison, c’est que La Fenice est ouverte au mois d’août. Oui, et alors?

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ALCHIMIA de Patricia Petibon au 70 e Festival de musique de Menton

Teint de porcelaine poudré de lune, paupières scintillantes d’une poussière d’étoiles, cheveux incandescents torsadés dans un bandeau couronnant son front pâle, Patricia Petibon s’approche du piano sur le parvis de Saint-Michel-Archange dans une longue robe de satin et dentelles d’un rose qui hésite entre saumon et corail et la moule dans un écrin intemporel.

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L’Andrea Chénier transfiguré de Roberto Alagna

La poésie, une vie dans l’art

La voix illuminée par un sourire au-delà de la joie, il enchante un opéra au sujet sinistre et fait resplendir son dernier Viva la morte insieme, Vive la mort ensemble, comme un triomphal cri de résurrection. Mort où est ta victoire ?
Comment parvient-il à transfigurer l’un des épisodes les plus abominables de la Révolution française : l’assassinat, car c’en et un, du plus grand poète de son temps ? (1)

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Les deux Manon de Py à Bordeaux et Paris

Manon, des productions classiques à Olivier Py

Montée à Genève en 2016 avec Patricia Petibon dans le rôle titre, la production d’Oivier Py a été donné, à quelques semaines d’intervalle, dans deux distributions différentes, au Grand Théâtre de Bordeaux, en avril 2019 et, en mai 2019, à l’Opéra Comique de Paris, lieu de sa première création et où, depuis, son image caracole sur la fresque du plafond : « Le triomphe de Manon ».

Roberto Alagna, Manon, Paris 2004, mise en scène Gilbert Deflo .

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