Roberto Alagna et les 300 choeurs – Réveillon 2020

Le 24 décembre 2020 sur FR3.

Il n’a pas changé.
Grand-père, lui ? Puisqu’il le dit ! Et que ça lui va bien d’avoir des enfants accrochés à son cou ! Mais je vois aussi, en lui, et peut-être surtout, le regard d’un enfant génial qui depuis des dizaines d’années qu’il occupe le firmament, met en transes ceux du sérail. Provocation ? Pas sûr !

C’est le soir du Réveillon de cette année entre toutes sinistres, 2020, qui a vu la mondialisation d’un virus, fait unique dans l’histoire ressassent ceux (ils sont nombreux, mamma mia !) qui ne connaissent rien à l’Histoire, unique en tout cas pour notre histoire à nous qui la vivons en direct et petit écran. C’est le Réveillon de Noël.
Pour ceux qui fuient la messe de minuit avec masque et tutti quanti, France 3 organise une soirée dont il est l’étoile. Et le voilà sur ce plateau des 300 chœurs (un peu exagéré le titre, c’est la pub qui veut ça). Comme le soir tout récent de la Scala (7 décembre, l’ouverture d’une saison cette année vide souvenez-vous), on l’attendu longtemps trépignant de ne pas l’entendre chanter, lui, tout ce qui vient avant, mais bon c’est la règle du jeu.

Et donc, il vient enfin avec « Le Chanteur » (Serge Lama et Alice Dona), qui a donné son titre à son récent CD (Sony) et puis, Vincent Niclo, chanteur lui-même et meneur de jeu, lui demande de le rejoindre, bien entendu, et de chanter encore, évidemment ; et lui, il n’attaque pas du tout : « Nesssun Dorma » ou « Minuit, Chrétiens » airs de circonstance dignes de notre tenorissimo selon les puristes, mais sa chanson à lui : « Gentil Père Noël », dont il a écrit texte et paroles, sachant très bien qu’il va provoquer les clameurs du Landerneau des gens comme il faut, dont certains ont tiré que « ça fout les boules » d’entendre ça, il le sait, d’où le regard sourire qui se promène des yeux aux lèvres, sur lui. Les yeux pétillent, mais le sourire est doux, si doux, avec en-dessous quelque chose d’indéfinissable, qui le définit, lui, si bien, oh combien ! Et moi, j’aurai toujours dans les oreilles sa réponse un jour , il y a longtemps, où je lui demandais pourquoi il prenait le risque des chansons en extérieur sur des scènes géantes, lui avec ses intonations d’enfant tout étonné par ma question (idiote):
« Mais parce que j’aime ça ! »

Sur le plateau du Réveillon Covid 2020, c’était certain, il aimait ça.

Nous aussi, qui point ne sommes distingués musicologues.

© Jacqueline Dauxois

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