Les deux Manon de Py à Bordeaux et Paris

Manon, des productions classiques à Olivier Py

Montée à Genève en 2016 avec Patricia Petibon dans le rôle titre, la production d’Oivier Py a été donné, à quelques semaines d’intervalle, dans deux distributions différentes, au Grand Théâtre de Bordeaux, en avril 2019 et, en mai 2019, à l’Opéra Comique de Paris, lieu de sa première création et où, depuis, son image caracole sur la fresque du plafond : « Le triomphe de Manon ».

Roberto Alagna, Manon, Paris 2004, mise en scène Gilbert Deflo .

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La Desdémone d’ALEKSANDRA KURZAK à l’Opéra de Paris

L’année dernière, Aleksandra Kurzak a été Desdémone à Hambourg, après une prise de rôle à Vienne, où elle a conquis le public, en dépit d’une mise en scène obscure à tous les sens du terme. Pour sa troisième Desdémone, où elle retrouve Roberto Alagna à son troisième Otello, elle emporte tous les suffrages à l’Opéra de Paris où, dans la production classique d’Andrei Serban, elle rayonne par son jeu de comédienne autant que par son chant.

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Nadine Sierra au Théâtre des Champs-Elysées

Après Samson et Dalila, avec Elīna Garanča, qui a ouvert la saison du Met, Roberto Alagna reprend Carmen pour neuf représentations, les 9, 12, 17, 21, 26, 29 janvier et les 2, 5, et 8 février avec Clémetine Margaine, dans le rôle titre, et Aleksanda Kurzak, Micaëla, dans la mise en scène classique de Richard Eyre.

Nadine Sierra © Jacqueline Dauxois

Pendant ce temps, à Paris, le 12 janvier 2019, Nadine Sierra, soprano américaine, née d’un père portugais et d’une mère italo-portugaise, donne un concert (les Grandes voix) au Théâtre des Champs-Elysées. On ne l’a pas encore entendue en France dans Lucia di Lamermoor, mais en 2017, à l’Opéra de Paris et à Orange, elle a été une exceptionnelle Gilda.

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Le Requiem de Verdi, traduction, analyse et interprétation du 27 septembre 2019, à la Philharmonie de Varsovie

Roberto Alagna, répétition du 25 septembre 2019.

Introduction

 LETTRE DE VARSOVIE

Dans le vol Paris-Varsovie, j’ai traduit le Requiem de Verdi, dans lequel je n’arrivais pas à entrer ; c’est si sensible un mot, peut-être que chacun a besoin des siens sur ce type de texte. La traduction littérale est obscure, qu’est-ce que ça veut dire : « que le porte-étendard saint Michel les introduise dans ta sainte lumière »? Il y a un risque d’obscurité dans ce cas. Il est exact d’évoquer la lumière éternelle, mais c’est une expression abstraite, au contraire, en évoquant une lumière sans déclin, vous avez beau être prévenu puisque « sans » précède « déclin », vous le voyez et il vous illumine, ce soleil d’or rouge qui, au lieu de disparaître derrière l’horizon que vous aimez, reste suspendu au milieu de la voûte céleste pour ne plus jamais se coucher. Donc il y a des passages à éclaircir, des choix à faire et même des ajouts. Traduire Marie, sans ajouter Madeleine, alors qu’il est question de la pécheresse, induit d’autant plus en erreur que Verdi fait entendre des accents d’Ave Maria à ce moment. Cela fait, il reste des expressions rebelles à toute traduction, même s’il existe des traductions. La cadence royale des jumeaux grecs : « Kyrie eleison » et « Christe eleison », sonne avec tant de grandeur qu’on les comprend mieux et avec une autre intelligence si on leur épargne la platitude du Seigneur prends pitié. Traduit-on de l’hébreu « amen » et « hosanna » ?

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Alexis Khomiakov : « Le Dimanche Lumineux »

De Noël à Pâques, de Dickens à Khomiakov, la métamorphose d’un texte.

En 1843, Charles Dickens publie à Londres une nouvelle pour la jeunesse : A Christmas Carol in prose being : A Ghost Story of Christmas.
L’année suivante, en Russie, Alexis S. Khomiakov traduit le texte, ou plutôt, l’adapte. Il faut attendre 2019 pour qu’il paraisse en français pour la première fois, sous le titre : Le Dimanche Lumineux (éditions Apostolia Junior, 2019). La couverture inspirée d’Ivan Kuleff (1) ne raconte rien, mais explique tout : Christmas Carol est un livre pour la jeunesse, pas Le Dimanche lumineux

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