Roberto Alagna : Mon Dictionnaire intime, lecture

Mon Dictionnaire intime de Roberto Alagna est un autoportrait si attachant qu’à chaque page on croit entendre sa voix, voir ses gestes et son visage, tout ce qui en lui est permanent et change sans arrêt – sinon il resterait lui tout le temps, sans nous donner tant de héros.
Dans ce livre, le héros, c’est lui, lui tout entier : Roberto avec Alagna.

Mon Dictionnaire intime de Roberto Alagna,
photographié sur mon bureau où Vercors, mon beau-père, a écrit
Le Silence de la mer.
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Photo souvenir dans la loge de Roberto Alagna

Un soir d’Otello, il sortait de scène et traversait l’habituelle bousculade devant sa loge où chacun réclame une photo avec Roberto Alagna. Et là, c’est lui qui me désigne un homme, fin et discret, qui ne jouait pas des coudes pour l’approcher :
 » Tiens Jacqueline, fais une photo avec Franck et tu prends son mail… »
Il ajoute qu’ils se connaissent depuis toujours. Je suis intriguée, mais il est impossible de se parler.
Un moment plus tard, Bertrand de Billy, vient à son tour le trouver dans sa loge.

Roberto Alagna avec Bertrand de Billy et Franck Aubin et sa femme. La première fois que les trois hommes ont travaillé ensemble c’était en 1992.
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L’OTELLO de ROBERTO ALAGNA, à l’Opéra de Paris, Shakespeare retrouvé

Contre Dieu, tu peux peut-être lutter, parce que tu peux lutter
contre l’amour. C’est dur, mais tu peux. Contre le Mal, tu ne peux pas,
c’est ce qui est horrible.
Roberto Alagna


En 2014, Roberto Alagna chante Otello aux Chorégies d’Orange pour la première fois. Il reprend le rôle en 2018, à l’Opéra de Vienne et, en 2019, à l’Opéra de Paris Bastille.

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Pagliacci avec Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak au Deutsche Oper de Berlin

Suite de l’article sur Cavalleria Rusticana

Chapitre 2

PAGLIACCI

1

L’ARRIVÉE DU PETIT CIRQUE DE CANIO

Le corps de Turridu, qui paraissait si vrai quand il tombe à la fin de Cavalleria Rusticana, lorsque Tonio chante le prélude près de lui n’est qu’un vilain mannequin.
Le cheval d’Alfio était un joli camion jaune rieur, très expressif.
Après les applaudissements qui saluent la prestation de Carlos Alvarez, une 15 CV (je crois) fait son entrée.

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Quand Andrea Chenier soufflait les bougies d’Alagna, 7 juin 2019 -7 juin 2020

7 JUIN 2019 – 7 JUIN 2020

C’était il y a un an, le 7 juin 2019, Andrea Chénier soufflait les bougies d’anniversaire de Roberto Alagna, cela semble à des années lumières.
Aujourd’hui, comme tous ceux qui ont été happés par un art qui est devenu leur raison de vivre, le ténor se retrouve pire qu’enchaîné, bâillonné.

En scène.


Depuis trois mois on ne l’a pas vu, pas entendu. Il y a eu de petites distractions musicales, si ce n’est pas tout à fait rien, ce n’est pas grand chose. Mais l’art, dans sa grandeur, sa vérité et son mystère, l’art qu’on a vu culminer, il y a un an, avec Andrea Chenier, on ne l’a plus. Le manque est dramatique car nous sommes gavés de reproductions, mais c’est de l’art vivant que nous sommes privés, alors que l’année dernière, le 7 juin exactement…

C’était à Londres.
Le soir de son anniversaire, il a bouleversé l’interprétation traditionnelle et son Chénier transfiguré s’incarnait enfin tel que ne pouvait pas ne pas être le plus grand poète français de son temps, arbitrairement jeté en prison et guillotiné. Alagna a donné au chant du poète, dans sa dénonciation des crimes aveugles, sa passion d’amour, son défi à la mort, la force et la douceur qui sont sa marque. Qu’il ait connu par cœur la vie et l’œuvre de Chénier ou qu’il ait recrée le personnage de l’intérieur, il l’avait comme toujours abordé non pas en interprète mais en créateur pour en faire un flambeau de vérité.

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