ROBERTO ALAGNA ElĪNA GARANČA Première de SAMSON et DALILA, VIENNE, le 12 mai 2018

 

 

Une première au Paradis

 

 

Premier acte

 

 

Il y a un paradis à l’Opéra de Vienne, derrière les fauteuils d’orchestre. On entre par le fond. Un escalier central dessert les rangées où on va se serrer debout. Les nouveaux découvrent le rituel des foulards ; entortillés le long des rampes où on va s’accouder, ils signalent que les places qui semblaient libres sont prises, donc, elles le sont toutes lorsque vous arrivez, reste le dernier rang déjà très encombré, sans espoir de rien voir. Lire la suite

L’OTELLO de ROBERTO ALAGNA, à l’Opéra de Paris, Shakespeare retrouvé

Contre Dieu, tu peux peut-être lutter, parce que tu peux lutter
contre l’amour. C’est dur, mais tu peux. Contre le Mal, tu ne peux pas,
c’est ce qui est horrible.
Roberto Alagna


En 2014, Roberto Alagna chante Otello aux Chorégies d’Orange pour la première fois. Il reprend le rôle en 2018, à l’Opéra de Vienne et, en 2019, à l’Opéra de Paris Bastille.

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Roberto Alagna dans Carmen à l’Opéra de Paris ou Bieito théologien ?

Douze jours après le dernier Otello de la saison à l’Opéra de Paris, Roberto Alagna devait chanter quatre Carmen. Les douze jours se sont réduits à sept lorsque la direction de l’Opéra lui a demandé de remplacer un ténor défaillant et de chanter un neuvième Otello, le 4 avril 2019. Ce qu’il a fait. Mais il a contracté une bronchite aigüe et il a dû annuler les quatre Carmen prévues du 11 au 20 avril. Mais on connaît son don José. Souvenez-vous.

Deux ans plus tôt, il a donné à Paris une série de cette Carmen, celle de Bieito.

Roberto Alagna, Elina Garanca, Carmen, Paris, 2017.

EROS ET THANATOS

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L’Andrea Chénier transfiguré de Roberto Alagna

La poésie, une vie dans l’art

La voix illuminée par un sourire au-delà de la joie, il enchante un opéra au sujet sinistre et fait resplendir son dernier Viva la morte insieme, Vive la mort ensemble, comme un triomphal cri de résurrection. Mort où est ta victoire ?
Comment parvient-il à transfigurer l’un des épisodes les plus abominables de la Révolution française : l’assassinat, car c’en et un, du plus grand poète de son temps ? (1)

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A l’Opéra de Paris, le Don Carlo de Roberto Alagna

À ceux qui me reprochent, avec raison, d’aimer tous les spectacles, parce que je ne le publie pas quand je pars à l’entracte – et je n’ai pas de billets gratuits !

DU CHÂTELET À L’OPÉRA DE PARIS LE DON CARLOS DE ROBERTO ALAGNA

ACTE 1

Théâtre du Châtelet, le 26 février 1996.
Mise en scène de Luc Bondy.
Le rideau se lève sur la nuit de Fontainebleau. Du fond du plateau, seul à travers des troncs nus et givrés, dans l’éclairage irréel que crée la neige amoncelée qui continue de tomber des cintres, habillé d’une cape et de bottes écarlates, s’avance l’infant d’Espagne. Alors qu’il célèbre la beauté de la forêt, de la première étoile et rêve à sa fiancée qu’il n’a encore jamais vue, elle, perdue comme lui, portée vers lui par une Providence dont il est impossible de douter dans ce décor enchanté, soudain est devant lui, dans une longue robe, rouge aussi. Émerveillés l’un par l’autre, les fiancés royaux se découvrent en s’aimant : un mariage obligé devient un lien d’amour.
Ils sont en pleine extase lorsqu’un revirement d’alliances les précipite dans le désastre : c’est l’empereur Philippe II, le père de l’infant, qui épouse Élisabeth de Valois, la fiancée de l’infant.

Don Carlos, lever de rideau au Châtelet, 1996.
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